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13/12/2007
Tous les ans, à l’occasion des Journées pharmaceutiques internationales de Paris (JPIP), le Réseau Médicament & Développement (ReMeD) organise une table ronde autour du médicament. Celle de 2007 avait pour thème « Pérennité des systèmes de santé dans les pays en développement: quels financements pour les médicaments ». Elle a réuni plus de 200 personnes: professionnels de santé, présidents des ordres de pharmaciens, industriels, directeurs de centrales d’achat, représentants d’organismes internationaux tels que l’OMS, le Fonds mondial, l’Union économique et monétaire ouest-africaine… et Unitaid.
Vingt-neuf pays impliqués Comme l’a indiqué Philippe Douste- Blazy, la facilité internationale d’achat de médicament, Unitaid, se situe dans le contexte des huit objectifs du millénaire pour le développement adoptés par l’ONU en 2000. « Nous ne devons pas nous mettre un bandeau sur les yeux: les objectifs ne seront pas au rendez-vous de 2015. Il faut trouver des financements nouveaux, durables, indépendants des soubresauts des États. C’est le sens d’Unitaid ».
Initiative lancée le 19 septembre 2006 par le Brésil, le Chili, la France, la Norvège et le Royaume-Uni, Unitaid propose ainsi de mettre en place une contribution de solidarité à l’échelle mondiale prélevée par chaque État participant, du Nord comme du Sud, sur les billets d’avion décollant de leur territoire. Depuis sa création, 22 nouveaux pays ont rejoint Unitaid. 8 pays, dont la France, prélèvent déjà la taxe, et c’est en cours de mise en oeuvre dans 15 autres pays.
En 2007, 300 millions de dollars, dont 90 % sont déjà engagés, ont été collectés.
Pour 2008-2009, les prévisions s’élèvent à 500 millions de dollars.
Des traitements moins chers et de meilleure qualité « Initiative conjointe Nord-Sud, Unitaid a pour mission d’améliorer l’accès aux traitements contre le sida, la tuberculose et le paludisme dans les pays à bas revenu. Unitaid utilise son pouvoir d’achat pour induire des baisses sur les prix des médicaments et des tests diagnostiques, susciter la production de nouveaux médicaments ou de nouvelles formulations et accélérer l’accès aux produits », a indiqué Philippe Duneton, qui a illustré ces propos à travers le cas des traitements antirétroviraux (ARV) pédiatriques. En 2006, ces traitements nécessitaient l’utilisation de 16 bouteilles de sirop par mois, difficiles à administrer et à stocker, pour un coût de 200 dollars par enfant et par an. En partenariat avec la Fondation Clinton, Unitaid a incité à la production d’une nouvelle formulation: des comprimés à dose fixe combinée, dans un conditionnement mensuel pour un coût de 60 dollars par an.
Plus généralement, des diminutions de 40 % sur le prix des antirétroviraux (ARV) pédiatriques et de 25 à 50 % sur les prix des ARV de seconde ligne ont été obtenues.
Faire baisser les prix de médicaments de qualité ne suffit pas. « Il reste la question de savoir comment ils sont distribués sur le terrain. On ne peut pas importer des tonnes de médicaments dans un pays sans avoir établi une traçabilité de ces médicaments. Il va falloir que nous mettions en place, avec vous, ce système de distribution », a souligné Philippe Douste-Blazy, qui a invité les représentants des centrales d’achats au prochain conseil d’administration d’Unitaid. «Au cours de ce rendezvous, vous pourrez faire vos propositions pour que nous puissions travailler avec vous ».
Actions contre le SIDA
100000 nouveaux enfants sous antirétroviraux pédiatriques dans 40 pays; fourniture d’ARV de 2e ligne pour 60000 nouveaux patients dans 27 pays; prévention de la transmission mère-enfant sur la période 2007-2008, pour avoir 1,2 million de femmes enceintes testées et 340000 sous ARV dans huit pays.
Actions contre le paludisme
extension des traitements à base d’artémisinine (ACT) à 11 pays d’ici à 2010 en fournissant 55 millions de traitement; fourniture de 1,3 million de traitements au Liberia et au Burundi, deux pays sans couverture.
Action contre la tuberculose
fourniture de traitements pédiatriques pour 150 000 enfants; soutien à l’achat de 47 000 traitements contre la tuberculose multirésistante dans 17 pays afin de faire baisser le prix; soutien à l’achat de 740 000 traitements de 1re ligne pour 18 pays sur 2007-2008 et établissement d’un stock stratégique.