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| revenus, aides sociales |
28/01/2009
On s'en doutait depuis longtemps, mais cette fois la démonstration faite par l'UFC-Que Choisir est simple comme un steak. La grande distribution se gave et les prix des produits augmentent anormalement.
Quoi de plus simple en effet qu'un steak sous sa celophane ? Peu de transformations, d'ingrédients, de marketing... bref, l'essentiel du coût du steak réside dans la matière première : le boeuf.
En réalisant une étude très détaillée sur les trois viandes (boeuf, porc et volaille), l'UFC démontre que depuis 1990 de nombreux écarts injustifiés sont apparus entre les prix agricoles et les prix au consommateur.
Le prix du boeuf en rayon a augmenté de 50 % entre 1990 et 2008, alors que dans le même temps, le prix de l’animal subissait au total une baisse de 15%. Sur la même période, le prix de détail de la viande de porc a progressé de 26 % et celui de la volaille a flambé de +40%, alors que les prix agricoles baissaient respectivement de 30 % et 7 %.
L'alimentation est la deuxième dépense des ménages après le logement et représente 16,4% de leurs budgets (18,4% pour les ménages modestes).
Or malgré les récentes dispositions sur le pouvoir d'achat, le loi LME (loi de modernisation de l'économie), les déclarations des grandes enseignes, rien ne s'est vraiment amélioré en matière de commerce. L'UFC estime qu'aujourd'hui, 3 consommateurs sur 4 n'ont pas vraiment le choix entre plusieurs enseignes et que, donc, la concurrence ne joue pas.
Alain Bazot a estimé scandaleuses certaines marges de la grande distribution et demande aux grandes enseignes de se justifier sur la fabrication de leurs prix.
Au passage, il a cité une autre étude parue dans le mensuel Que Choisir ? de ce mois-ci qui démontre que les produits vendus dans le hard discount sont de qualité comparable à celle des produits de marque ou de marque de distributeur, mais nettement moins cher. En 2009, année peu propice au pouvoir d'achat, les grandes surfaces seront donc dans le colimateur des consommateurs.
Surproduction, crises de la vache folle, grippe aviaire, les cours des animaux de boucherie ont fait le yoyo depuis 20 ans. Les agriculteurs, qui supportent les augmentations des matières premières et de l'énergie peinent souvent à conserver un revenu décent. Pourtant, dans le même temps, les distributeurs ont répercuté chaque hausse des prix des matières premières, mais jamais les baisses.
Bien sûr, les crises sanitaires ont imposé un suivi coûteux des viandes (traçabilité). Mais ce surcoût, qui pèse aussi sur le producteur, ne serait à l'origine que d'une petite partie de la hausse (un tiers des hausses pourrait trouver son origine dans diverses explications techniques).
Ci dessus, le prix du boeuf chez le paysan a connu deux fortes baisses en 1996 et fin 2000 lors des 2 crises de la vache folle. En moyenne, le prix du boeuf chez le producteur a baissé de 15% ces 18 dernières années.
Ci-dessus, le prix du porc a augmenté de 16% pour le rôti et 26% pour l'échine dans les 16 dernières années, alors que les prix chez le producteur baissaient de 30%.
Ci-dessus, entre 1990 et 2008, les prix de la volaille en magasin ont augmenté de 40% alors que les prix chez le producteur n'ont augmenté que de 7%.