banque, argent |
19/02/2009
On savait depuis longtemps que les banques ne jouaient plus leur rôle. Avec la crise, le monde a découvert qu'elles avaient surtout parié l'argent de l'économie mondiale à la roulette et plongé tout le monde dans la crise.
Les banques ont-elles retenu la leçon et décidé de retourner à leur métier ? Pas sûr.
Depuis plusieurs décennies, les banques ne jouent plus le rôle de moteur de l'économie et n'accompagnent plus les entrepreneurs. Incapables d'évaluer une prise de risque comme de récupérer leur fonds en cas de difficulté, les banques ne prêtent plus aux entreprises que pour leurs besoins courants de trésorerie et contre de solides garanties.
Pour conquérir de nouveaux marchés, monter une entreprise ou innover, il faut se tourner vers l'établissement public OSEO ou vers le capital risque. Les entreprises se prêtent plus entre elles aujourd'hui que ne leurs prêtent les banques, un comble.
Pour créer des emplois, relancer l'économie, il faudrait créer des entreprises sur les secteurs porteurs. Oui, mais sans les banques, ce n'est pas facile.
Pour relancer la consommation, on peut envisager d'augmenter les salaires, mais cette augmentation se répercute rapidement sur les charges et les impôts, un cercle vicieux. On peut aussi bien baisser les taux de crédit pour faciliter les achats. Or les taux n'ont jamais été aussi haut !
Alors que l'inflation tourne autour du zéro, les taux à la consommation atteignent ou dépassent les 20 % (Banque Casino : 20,4%, Cora : 19,5%, Cetelem 9,31 à 21,31 %, Franfinance : 18,43 à 21,31%, Aurore : 21,08%). Voir la plainte de l'UFC contre le Crédit Foncier, ci-dessous.
Les frais bancaires ont bien été plafonnés cette année, mais le plafond reste si élevé que les banques enfoncent la tête sous l'eau de leurs clients en difficulté (ex en janvier, 313 euros de frais pour 420 euros de rejet de prélèvements). Difficile de comprendre pourquoi ce "service" coûte aussi cher.
Pourquoi les banques s'obstinent-elles à baptiser leurs employés au guichet des "conseillers" alors qu'ils ne sont que des agents commerciaux chargés de vendre leurs "produits". En voyant leur épargne fondre, beaucoup de petits épargnants ont sans doute mesuré la différence qu'il pouvait y avoir entre les 2 termes.
Et que dire des équipes dirigeantes, qui ont laissé leurs traders engager la totalité du chiffre d'affaire de leur banque ou n'ont pas vu venir la catastrophe des subprimes ou l'affaire Madoff ?
A un moment où les banques ont besoin de l'argent public on pourrait attendre mieux d'elles.