Le succès des services à la personne

26/11/2008

Le domaine des services à la personne se structure peu à peu. On y trouve aussi bien des sociétés de taille importante et présentes un peu partout en France, que des entrepreneurs individuels qui, munis de leur bêche ou de leur dictionnaire d'anglais, ont décidé de se retrousser les manches. Leurs point commun ? un régime fiscal très favorable et la volonté d'exploiter chaque emploi disponible sur un marché de 14 milliards d'euros en croissance de 13,6% l'année dernière.
La deuxième édition du Salon des Services à la Personne a fait le plein de visiteurs du 20 au 22 novembre. C'est l'occasion de faire un point sur le sujet.
 

3 secteurs principaux de services à la personne

Il existe 3 catégories de services :

• les services à la famille (soutien scolaire ou garde d'enfants),
• l'assistance aux personnes âgées ou handicapées,
• la vie quotidienne (ménage, bricolage, jardinage...).
  

Mais dans la pratique, les services à la personne reprennent le plus souvent des activités déjà connues : l'aide aux tâches ménagères (ménage, repassage...) et l'assistance aux personnes âgées ou handicapées. Dans beaucoup de cas donc, l'exonération d'impôts de 50% a permis de régulariser mais aussi de développer des petits boulots de proximité vieux comme le monde. L'avantage, pour le client comme pour le travailleur, c'est une certaine sécurité, inexistante jusque là.
Quand au soutien scolaire, même s'il bénéficie des mêmes conditions d'exonération, il est proposé par des organismes spécialisés (Acadomia, Complétude, Domicours, Keepschool...).
 

 
Reste donc une foule de nouveaux petits services, comme le jardinage ou l'assistance informatique, parfois exotiques, mais réellement utiles et générateurs d'emploi.

Bricolage et jardinage, les nouveaux services à la personne

Comment remettre en marche son ordinateur défaillant quand on n'est pas informaticien ou comment suspendre une tringle à rideaux quand on n'est pas bricoleur? Depuis qu'on n'embauche plus personne (ou presque) en dessous de Bac+5, les éviers restent bouchés et les feuilles mortes envahissent les jardins.
Les artisans refusent les petits travaux, pas rentables, les usagers répugnent à faire appel à une entreprise spécialisée, trop cher.
C'est donc dans ces domaines du bricolage, du jardinage ou de l'assistance informatique que se sont installés les nouveaux professionnels des menus travaux. Ils ne font pas concurrence aux professionnels (plombiers, jardiniers ou menuisiers....), ils n'en ont d'ailleurs pas le droit, faute d'une qualification professionnelle officielle.
Les devis sont rares, mais envisageables. Le prix de l'heure, entre 50 et 75 euros, sera réduit de moitié après la déduction d'impôts.
Evidemment, la qualification professionnelle n'est pas garantie par un diplôme, il est donc plutôt conseillé de ne faire réaliser que des travaux simples et limités dans le temps, surtout lorsque le service n'est pas assuré par une structure ayant pignon sur rue.

Vers qui se tourner ?

Lorsque l'on recherche une aide, il existe plusieurs types d'interlocuteurs vers qui se tourner :

• l'ANSP :
  On peut commencer par le site de l'ANSP (Agence Nationale des Services à la Personnes) qui recense ceux qui sont habilités à travailler dans ces conditions. C'est une garantie minimum. Un petit conseil, ne vous arrêtez pas à la lettre A de l'annuaire. Prenez le temps de chercher près de chez vous quelqu'un qui vous inspire confiance.
• les grandes enseignes :
  Il existe désormais de nombreuses enseignes nationales, proposant presque tous les services désirables. Une grande partie de leurs intervenants sont employés en CDI, mais comme ces sociétés ne peuvent pas couvrir tout le territoire, elles peuvent faire appel à des franchisés ou à des partenaires. Normalement, elles sont supposées assurer une qualité constante de prestation. A vérifier.
• les associations :
  On peut également se tourner vers des associations de quartier ou nationales (regarder par exemple dans les journaux gratuits ou les affichages locaux). Beaucoup assuraient déjà ce type de service (souvent l'assistance aux personnes dépendantes). Le nouveau cadre a permis de mieux organiser le travail. Il permet également de resserrer les liens sociaux, bien abîmés dans nos cités modernes, en faisant se rencontrer des personnes isolées, âgées, handicapées et des travailleurs souvent de bonne volonté.
• les indépendants :
  Attention à bien vérifier leur inscription sur le site de l'ANSP .
  

Commencez toujours par le site de l'Agence Nationale des Services à la Personnes.

Particulier employeur

Dans certains cas, soit parce que les besoins sont plus qu'occasionnels, soit parce que l'on souhaite conserver une personne particulière (c'est le cas pour l'assistance à une personne dépendante), le particulier peut devenir employeur dans le cadre des services à la personnes (se renseigner sur le site de l'ANSP).
Malheureusement, le cadre des services à la personne est récent et reste fragile. Notamment les exonérations d'impôts sont l'objet de discussions entre les parlementaires. La Fédération des Particuliers-Employeurs (Fepem) a alerté l’ensemble de l’opinion publique ainsi que les décideurs politiques, sur l'enjeu social des services à la personne et sur les conséquences négatives d’un recul éventuel du dispositif fiscal dédié aux particuliers-employeurs. Lire ci-dessous dans le cadre de la Libre expression.