Les infections sexuellement transmissibles en forte augmentation
12/12/2023
Santé publique France publie aujourd'hui une étude sur les Infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes (donc hors VIH).
Les IST (familièrement maladies sexuellement transmissibles ou MST) représentent un problème de santé publique majeur en raison de leur transmissibilité (aux partenaires et au foetus), de leur fréquence, des complications à long terme qu’elles induisent (douleurs pelviennes chroniques, infections génitales hautes, infertilité, cancer, etc.) et de leur rôle dans la transmission du VIH.
Évolution des taux de maladies sexuellement transmissibles entre 2020 et 2022
En 2022, le taux d’incidence des cas d’infections à
Chlamydia était de 102 cas pour 100 000 habitants. Entre 2020 et 2022, le taux d’incidence a augmenté de 16%.
En 2022, le taux d’incidence des cas d’infections à
gonocoque était de 44 cas pour 100 000 habitants. Entre 2020 et 2022, le taux d’incidence a augmenté de 91%.
En 2022, le taux d’incidence des cas de
syphilis était de 21 cas pour 100 000 habitants. Entre 2020 et 2022, le taux d’incidence des cas de syphilis a augmenté de 110%.
Population touchée principalement par les maladies sexuellement transmissibles
Sur la période 2020-2022, les femmes représentaient un peu plus de la moitié des cas d’infection à Chlamydia. Les femmes de 15-25 ans étaient les plus représentées (33,1% du total des cas), suivaient les hommes de même âge (21,1%).
Les hommes représentaient les trois quarts (77,7%) des cas de gonococcies. Les hommes de 15-25 ans représentaient 22,0% de l’ensemble des cas et ceux de 30-39 ans, 19,9%.
La part des hommes parmi les cas de syphilis était de 90,1%. Parmi eux, les hommes de 50 ans et plus étaient les plus représentés (22,5% de l’ensemble des cas). La part des hommes de cette classe d’âge était nettement moins importante pour les deux autres IST (8,6% pour la gonococcie et 3,4% pour l’infection à Chlamydia).
Pour les infections à Chlamydia, quelle que soit l’année, les femmes hétérosexuelles représentaient la part la plus importante des cas (la moitié ou plus). Cependant, entre 2020 et 2022, la proportion d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes pour cette infection est passée de 6,9% en 2020 à 18,4% en 2022.
Concernant l’infection à gonocoque, la part des hommes hétérosexuels semble diminuer (45,0% en 2020 et 19,8% en 2022) et celle des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes augmenter (28,4% en 2020 et 54,5% en 2022), ils représentent ainsi plus de la moitié des cas en 2021 et 2022.
Environ les trois quarts des cas de syphilis ont concerné des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, quelle que soit l’année de surveillance (15/19 en 2020, 22/30 en 2021 et 25/35 en 2022). Quelques cas de syphilis ont été diagnostiqués en 2021 et 2022 chez des femmes hétérosexuelles.
Source
Niaré D, Launay T, Rossignol L, Lot F, Steichen O, Dupin N, et al. Surveillance des infections sexuellement transmissibles bactériennes en médecine générale, France métropolitaine, 2020-2022. Bull Épidémiol Hebd. 2023;(24-25):515-25. http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2023/24-25/2023_24-25_2.html
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