Radars tronçons : première mise en service près de Besançon

20/06/2012

Les 3 premiers radars tronçons, capables de mesurer la vitesse moyenne des véhicules sur plusieurs kilomètres sont en cours d'installation. Ils devraient être suivis par une quarantaine d'autres. De quoi nourrir le sentiment d'être épié en permanence. Explications.

Comment fonctionne un radar tronçon ?

Le système est constitué de 2 caméras distantes de 3 ou 4 kilomètres :

• la première lit la plaque du véhicule à l'entrée de la zone et le numéro est mémorisé dans le calculateur.
• quelques kilomètres plus loin, une seconde caméra lit la plaque lorsque le véhicule sort de la zone.
• connaissant la distance entre les 2 caméras, le calculateur en déduit la vitesse moyenne pratiquée sur le tronçon.
• la facture est automatiquement envoyée chez le conducteur en infraction.
  

Les caméras fonctionnant à l'infra-rouge, pas de flash et surtout, pas de répit la nuit.

Où seront installés les radars tronçons

Les premiers radars conçus pour mesurer la vitesse moyenne seront installés dans les jours suivant, mais ils ne devraient pas émettre de contraventions avant le mois d'août, au mieux, tant leur mise au point semble aléatoire :

• dans le tunnel sur la RN 57 contournant Besançon (commune de Beure).
  Ce site a été choisi en raison des risques d’accident que présente cette portion de route de 2 kilomètres, dans le sens descendant, au niveau du virage de sortie du tunnel, notamment dans des conditions climatiques particulières (pluie, verglas, etc.).
  Radar installé le 20 juin 2012 et contrôlant les 2 voies de circulation dans le sens nord/sud. Il sera précédé par 2 radars pédagogiques en amont du dispositif qui annoncent l’arrivée dans cette zone dangereuse.
• sur le pont de Saint-Nazaire (communes de Saint-Brévin-Les-Pins et Montoir-de-Bretagne Loire-Atlantique).
  Radar installér le 26 juin prochain.
  Il fait suite aux accidents survenus sur ce tronçon ces dernières années. Les radars contrôleront les deux sens de circulation, soit 3 voies comportant une voie centrale alternée sur une distance de 3,5 kilomètres. Il sera précédé de radars pédagogiques dans chacun des sens.
• sur la route nationale 21 à Pujols (Lot-et-Garonne) dans le sens Agen vers Villeneuve-sur-Lot.
  Ce lieu a été choisi en raison des nombreux excès de vitesse constatés par les forces de l’ordre sur cette déviation ouverte à la circulation depuis 2010. Le radar contrôlera les deux voies de circulation sur un tronçon de 4,9 kilomètres. Il sera précédé par un radar pédagogique.
  

Pourquoi ces radars

Bonne question. "ces équipements ont pour but de lutter contre le comportement dangereux de certains conducteurs qui freinent à l’approche d’un radar et ré-accélèrent après l’avoir dépassé". Constat d'âmes simples, car si l'on voit fréquemment les feux stops des voitures s'allumer devant les radars, c'est principalement pour s'assurer que l'on est pile sur la bonne vitesse.
Cet équilibre précaire est pratiquement impossible à maintenir en permanence, aussi bien parce que la vitesse de la voiture est fonction de nombreux paramètres que le conducteur doit gérer en parallèle et en permanence que parce que la signalisation routière est généralement loufoque sur le bord de nos routes. Epuisant, stressant.

Jusqu'à quand ?

Enfin, on regrettera que le credo des pouvoirs publics soit encore et encore uniquement axé sur un contrôle de vitesse tatillon : "afin de poursuivre et diversifier la politique de contrôle automatisé à l’origine de plus de 23 000 vies sauvées sur les routes de France depuis 2001."
Si l'abaissement des vitesse pratiquées a indéniablement sauvé des vies (la vitesse est toujours un facteur aggravant des accidents), il faut aussi compter avec l'amélioration de la sécurité des véhicules (amélioration dont n'ont pas profité les 2 roues, CQFD).
Autre question, jusqu'à quand durcira-t-on les contrôles de vitesse : dans ce cas, la vitesse la plus efficace ne serait-elle pas 0 km/h ?
Et si la Sécurité Routière nous lâchait un peu les baskets pour ces contrôles à 2 km/h près, pour pouvoir consacrer plus de ressources aux autres types de contrôle, comme les comportements aberrants que de simples patrouilles à l'ancienne détecteraient facilement.