Malgré l'accroissement de la population, il n'y a plus aujourd'hui que 535 maternités en France, soit 20% de moins qu'en 2001 (on en comptait 1370 en 1975, presque 3 fois plus).
La fermeture des "petites" maternités (généralement, moins de 300 accouchements par an) répond à des besoins de sécurité. En effet, les progrès techniques, l'exigence accrue de sécurité, souvent le manque de personnel qualifié présent, incitent à concentrer les centres de soin (il n'y a pas que les maternités qui sont restructurées, cliniques et hôpitaux suivent le même mouvement).
Effet secondaire néfaste, l'apparition de véritables "usines à bébé", le manque d'implantation dans le tissu local et, surtout, l'éloignement géographique des maternités par rapport aux futures mères et à leurs proches, et donc l'allongement possible des temps de trajet.

L'éloignement mesuré des maternités

Comment mesure-t-on le temps de trajet moyen (ou médian dans le cas de notre étude - ceux qui ont eu le Bac scientifique avec mention apprécieront la différence entre moyenne et médiane) ? C'est le logiciel très sophistiqué de l'INRA, ODOMATRIX qui se charge du travail.
Il se base sur la distance, mais aussi les difficultés physiques du parcours (virages) et sait même faire la différence entre heure normale et heure de pointe.
Avantage, une carte de France assez homogène où chaque patient se trouve placé à une distance optimale du centre de soin le plus proche.
Inconvénient, il vaut mieux avoir la chance d'être dans les statistiques. Si le trajet est compliqué par un accident, une panne, une tempête, on fait alors partie du petit reliquat qui est négligé par les calculs : dommage pour vous.
Quand on présentait un futur général à Napoléon, il demandait, parait-il, "a-t-il de la chance ?". De la chance, c'est ce qu'il faut aujourd'hui, pour obtenir un crédit, une assurance ou une ambulance, avoir la chance d'être ce jour là un cas médian.

Délais d'accès à la maternité dans votre département

Le temps médian d'accès à une maternité n'a pas augmenté en 10 ans malgré les fermetures d'établissement, il aurait même légèrement baissé (en raison d'une meilleure répartition des établissements, mais surtout par l'abandon progressif des zones rurales éloignées ainsi que de l'amélioration du réseau routier).
Voici l'évolution des temps médians de trajet pour atteindre la maternité.

NB : les temps nuls correspondent à des données non mesurables.

Des zones encore mal loties

Dans les départements du Gers et de l’Ariège, le temps d'accès a augmenté alors que le nombre de communes équipées y est resté stable.
Dans ces départements, la demande semble s’être éloignée de l’offre. C’est particulièrement vrai en Ariège, où la commune la plus peuplée (Pamiers) ne possède pas de maternité alors que la natalité y est dynamique, avec une hausse de 54 % des accouchements en dix ans.
Dans le Gers, département où le temps d’accès médian est le plus élevé (42 minutes), plus des deux tiers des femmes sont concernées par des trajets supérieurs à 30 minutes.
Deux départements aux temps élevés en 2001 voient en revanche ceux-ci diminuer en 2010, même s’ils restent importants : la Creuse (31 minutes) et les Alpes-de-Haute-Provence (30 minutes).
Dans ces départements, la baisse du temps d’accès est essentiellement due au fait que les femmes résident désormais plus près des maternités (encore une question de statistiques...).

Pour aller plus loin sur ce sujet, consultez la fiche : grossesse, maternité  (12 adresses utiles et 138 livres disponibles) le dossier : enfants, ados  (8 autres fiches à consulter) le site Guide des démarches